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Le Canada choisit haut

Aug 03, 2023

L'Association canadienne des producteurs d'acier (ACPA) demande au gouvernement fédéral d'agir rapidement pour sauvegarder les emplois nationaux et protéger la compétitivité de l'industrie, car elle perd des parts de marché à un rythme sans précédent au profit de produits étrangers à forte teneur en carbone importés au pays.

« Ce que nous devons garder à l'esprit, c'est qu'à mesure que les importations d'acier outre-mer continuent d'augmenter, c'est au détriment de l'industrie et des emplois canadiens et de nos communautés. Mais cela nuit également au programme climatique », explique Catherine Cobden, présidente et chef de la direction de l'association, qui représente des entreprises qui produisent de l'acier primaire et des produits de tuyaux et de tubes et emploie directement quelque 23 000 travailleurs.

"Pour une raison quelconque, cependant, nous ne gagnons pas le jeu sur les importations à forte teneur en carbone sur le marché. Ce que nous essayons de faire, c'est d'élever la conversation parce que nous ne croyons pas que c'est ce que veulent les Canadiens."

L'ACPD souhaite que le gouvernement fédéral adopte des mesures pour freiner les importations extracôtières à forte teneur en carbone, car la situation est très difficile pour les producteurs nationaux qui s'efforcent agressivement d'atteindre une réduction de plus de 45 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et d'être net zéro d'ici 2050.

"Nous essayons de faire notre part pour la planète. Nous essayons de faire notre part pour répondre aux besoins de nos clients, mais cela devient vraiment un problème en termes de maintien de notre compétitivité", déclare Cobden.

Au moment même où les producteurs d'acier canadiens investissent dans des mesures visant à réduire les émissions climatiques d'au moins six millions de tonnes d'ici 2030, les importations d'acier extracôtier à haute teneur en carbone augmentent de façon spectaculaire. Les importations de l'étranger au Canada sont passées de 19 % en 2014 à 41 % de la part de marché du pays.

L'ACPD soutient que les entreprises canadiennes – qui, selon des études comparatives, produisent l'un des aciers les plus écologiques au monde – sont sapées par des pays ayant des antécédents de pratiques commerciales déloyales.

En 2022, des centaines de milliers de tonnes provenaient de pays ayant des affaires antidumping actives à leur encontre.

L'association a formulé un certain nombre de recommandations auxquelles elle souhaite que le gouvernement fédéral donne suite pour maintenir la compétitivité de l'industrie nationale.

Plus précisément, il souhaite que le gouvernement fédéral adopte une stratégie industrielle qui appuie l'utilisation d'acier à faible teneur en carbone et prenne des mesures pour améliorer davantage les défenses commerciales du Canada.

Cobden dit qu'il est intrinsèquement injuste d'importer de l'acier à haute teneur en carbone alors que les entreprises canadiennes tentent de devenir plus vertes.

« Nous avons tendance à perdre des parts de marché au profit de l'acier offshore à haute teneur en carbone. Nous assistons certainement à une augmentation des importations offshore et nous sommes confrontés dans notre industrie au Canada à de nombreux coûts et à une accélération de la tarification du carbone et à ce genre de choses auxquelles les importations offshore ne sont pas confrontées. Il est donc vraiment difficile pour nous d'être compétitifs.

Selon l'ACPD, les importations outre-mer ont doublé au cours de la dernière décennie, ce qui nuit aux producteurs canadiens. Alors que le marché mondial de l'acier fait face à des vents contraires liés à la récession et à l'inflation, l'association affirme que la protection de la compétitivité nationale de l'industrie sidérurgique canadienne n'a jamais été aussi importante.

Cobden affirme que les producteurs nationaux font ce qu'il faut en passant au vert, mais que les autres pays qui approvisionnent le Canada n'ont pas un bilan similaire.

"C'est au cœur du problème. Lorsque nous importons de l'acier à haute teneur en carbone, il s'agit essentiellement de choisir ces importations à haute teneur en carbone plutôt que des options d'acier plus vertes."

Certaines des recommandations suggérées par l'ACPD peuvent être mises en œuvre immédiatement, tandis que d'autres prendront plus de temps.

L'association maintient que les normes réglementaires existantes fonctionnent et, en reconnaissance des progrès du secteur, le gouvernement ne devrait plus imposer de normes de resserrement des émissions de carbone avant au moins 2030. Finances Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada devraient tenir des consultations sur la manière de défendre davantage le marché du pays contre l'augmentation des importations déloyales d'acier en provenance des marchés étrangers.

Entre-temps, l'association souhaite que le gouvernement fédéral utilise son pouvoir d'achat pour générer une demande du marché pour de l'acier plus écologique et limiter l'importation de produits sidérurgiques à forte intensité de carbone en provenance d'endroits comme la Chine et la Russie en permettant uniquement aux pays avec lesquels le Canada a un libre-échange de soumissionner sur des projets sidérurgiques fédéraux.

"Nous nous attendrions à ce que tous les niveaux de gouvernement, pour tous leurs achats, commencent à superposer la pièce de carbone et cela ne se produit pas encore", a déclaré Corben. "Il y a eu de petits changements à cet égard, mais il reste encore beaucoup à faire."

Pour compliquer les choses, la loi sur la réduction de l'inflation adoptée aux États-Unis accorde aux entreprises américaines des subventions climatiques tandis que les producteurs canadiens doivent faire face aux coûts du carbone. Par conséquent, les producteurs canadiens devront trouver un moyen de rester compétitifs, sinon cela ne fera qu'exacerber un écart de compétitivité grandissant.

"Bien que nous apprécions les partenariats favorisés à ce jour, il faut reconnaître que les États-Unis et d'autres gouvernements agissent de manière agressive pour attirer les investissements climatiques et soutenir leurs industries", note Cobden.

« Pour rester compétitifs et tirer parti de notre leadership en matière de climat, nous demandons au gouvernement d'adopter une stratégie industrielle globale en matière de soutien à l'investissement, de donner la priorité à l'utilisation de l'acier à faible teneur en carbone d'aujourd'hui, de prendre des mesures supplémentaires pour améliorer davantage nos défenses commerciales et de maintenir les régimes de tarification du carbone de manière à permettre plutôt qu'à menacer les investissements dans la décarbonation au Canada.